Chronique du confiné - No 2

Je viens de faire la lecture d’un article fort intéressant écrit par Yuval Noah Harari, historien israélien, auteur des livres à succès Sapiens, Homo Deus et 21 leçons pour le XXIe siècle. J’aime beaucoup la vision de cet homme qui regarde ce qui se passe actuellement avec l’optique de l’historien.

Harari s’interroge sur les conséquences future de l’actuelle pandémie de Covid-19 sur la suite de l’humanité. Le premier choix important sera entre une surveillance totalitaire et l’engagement populaire, et le second entre l’isolement nationaliste et la solidarité mondiale.

Dans le premier cas, il parle des développements informatiques qui permettent aujourd’hui à certains pouvoirs politiques de suivre les individus à la trace. Dans le cas d’une crise épidémique, les populations seraient moins réfractaires à ce genre de technologies qui assurerait un meilleur contrôle de la propagation de la maladie en identifiant plus facilement les personnes infectées dans la rue, simplement par l’analyse de leur chaleur corporelle, par exemple.

Le contrôle pourrait même être plus grand en obligeant les citoyens à porter des bracelets qui donneraient au pouvoir public, et en temps réel, certaines données biométriques -- température, battement cardiaque, pression artérielle. Ainsi, on pourrait savoir avant vous que vous êtes malade! Par conséquent, il serait facile de stopper une épidémie, n’est pas magique!

Le problème, c’est qu’un tel bracelet pourrait aussi informer quand vous riez , quand vous êtes déprimés, quand vous êtes en colère. Imaginez le pouvoir qu’un dictateur pourrait avoir si, pendant l’un de ses discours, il pourrait savoir si vous l’approuver ou non.

Au terme de cette pandémie, il faudra s’assurer que la recherche de la santé des populations ne se fassent pas au détriment de l’intimité personnelle.

Harari s’interroge également sur l’importance que les populations puissent avoir confiance à la science, aux autorités publiques et aux médias. Or, nous le savons tous, certains leaders qui sèment continuellement le doute, ce qui érode ces confiances qui mettront du temps à se rétablir. Il ne les nomme pas, mais on peut penser à Donald Trump des États-Unis, à Jair Bolsonaro du Brésil ou… à Maxime Bernier au Canada (je n’ai pu m'empêcher…)

Deuxième point maintenant : l’isolement nationaliste vs solidarité mondiale. Il est important pour Harari que les nations ne s’enferment pas dans un isolement complet. Boucler les frontières, c’est une mesure sûrement nécessaire, mais les pays doivent continuer à partager de l’information pour venir à bout de cette crise.

Il faut aussi un plan international pour mettre en commun la distribution des équipements médicaux là où le besoin se fait sentir. Je me permets ici un aparté au sujet du discours actuel des Conservateurs au Canada qui déchirent leur chemise parce que le gouvernement Trudeau a aidé la Chine il y a deux mois en leur faisant parvenir de tels équipements médicaux. Aujourd’hui, l’épidémie en Chine est pratiquement juguler et c’est maintenant à eux de venir en aide à l’Italie et même au Canada.

Donc il faut un plan aussi pour préparer l’après crise. Après la crise économique de 2008, les États-Unis avait pris le leadership d’une telle action mondiale. Harari s’inquiète cependant que l’administration actuelle aux États-Unis ne semble pas prêt à s’acquitter d’une telle charge. Le gouvernement Trump n’a pas fait la preuve d’être le leader attendu, d’autant plus qu’il a pris des décisions unilatérales sans même en informer ses partenaires internationaux.

Harari espère que la crise actuelle permettra à l’humanité de prendre conscience du danger posé par la désunion globale.

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